Valeur de l’adhésion à l’Académie – Perspectives du webinaire ADI 2025
Le NASAC a organisé la troisième session du webinaire 2025 « Academy Development Initiative (ADI 2025) » le 4 septembre 2025, consacrée au thème « L’intérêt d’adhérer à une académie ». La session a été animée par le Dr Jackie Kado, directrice exécutive du NASAC, qui a présenté un exposé très instructif sur les fondements des académies scientifiques, les avantages et les responsabilités liés à l’adhésion à une académie, ainsi que l’impact transformateur des académies scientifiques sur la science et la société. Le webinaire a réuni environ 68 participants.
Fondements des académies scientifiques et adhésion
Dans son discours d’ouverture, le Dr Kado a souligné que les académies scientifiques doivent rester des institutions fondées sur le mérite, fiables et indépendantes, qui reconnaissent l’excellence tout en faisant progresser les connaissances pour le bien commun. Elle a retracé l’histoire des académies, soulignant comment l’Europe a ouvert la voie au XVIIe siècle, suivie par l’Afrique au XXe siècle. Dans ce contexte, elle a souligné le rôle du NASAC dans le développement de l’écosystème des académies africaines, qui compte désormais 32 académies membres depuis la création du NASAC en 2001.
Les avantages de l’adhésion
Pour elle, l’adhésion à une académie est plus qu’une distinction, c’est une responsabilité. Elle a expliqué que les membres non seulement rehaussent le prestige de leurs académies, mais contribuent également à leur travail en fournissant des services de conseil, en encadrant de jeunes scientifiques et en orientant les discussions politiques. Elle a souligné que l’adhésion apporte des avantages tangibles : visibilité, réseau mondial, collaboration interdisciplinaire et possibilités de participer à des plateformes scientifiques internationales. Un tel engagement renforce à la fois l’individu et l’institution, créant ainsi un cercle vertueux.
Impact sur les académies et la société
Elle a souligné que la force vive de toute académie réside dans ses membres. Des membres actifs et engagés sont les moteurs de la crédibilité, du dynamisme et de la pertinence. Grâce à leur expertise, les académies peuvent éclairer l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, faire progresser l’éducation, promouvoir l’innovation et soutenir le développement durable à travers le continent.
Mot du Président
Chers collègues,
Cette édition du bulletin d’information du NASAC montre comment nos académies et nos membres continuent d’avoir un impact tangible sur la science et la société à travers le continent.
Comme l’a souligné le Dr Jackie Kado lors du récent webinaire de l’ADI, l’adhésion à une académie est plus qu’un honneur, c’est une responsabilité. Elle exige un engagement actif, de la crédibilité et du leadership. Nos membres sont le fondement d’académies dynamiques et, grâce à leur participation active, nous veillons à ce que la science reste au cœur des solutions de développement de l’Afrique.
Nous sommes également fiers de célébrer les réalisations remarquables de nos membres et de nos académies membres :
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- Les récentes publications du professeur G.O. Mutambara sur l’intelligence artificielle, dont l’une figure parmi les 10 titres incontournables à l’échelle mondiale, confirment le leadership intellectuel de l’Afrique dans les technologies de pointe et son rôle dans la promotion des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
- L’élection du professeur Mohamed Hassan à la Royal Society (FRS) est une distinction historique qui place la science africaine sur la scène
- La Kenya National Academy of Sciences prépare la prochaine génération de chercheurs grâce à son initiative « Young Career Researchers » (Jeunes chercheurs en début de carrière) au Kenya et au Rwanda.
- La Nigerian Academy of Science s’attaque à des questions nationales urgentes, allant de l’orientation des débats sur l’utilisation thérapeutique de l’huile de cannabis à la mise en place d’une économie fondée sur la
- L’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Bénin (ANSALB) a rendu hommage au mémoire de son éminent membre fondateur, le professeur François Adébayo ABIOLA, lors d’une commémoration de trois jours à Sakété, du 1er au 3 août Cet hommage a coïncidé avec les célébrations du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin, au cours desquelles une rue de Sakété a été rebaptisée Rue François Adébayo ABIOLA en son honneur.
Le programme comprenait également un colloque scientifique international sur le thème « Formation, héritage et modélisation : la qualité de l’homme au service de la société », qui a réuni des chercheurs, des décideurs politiques et des leaders de la société civile de toute l’Afrique et d’ailleurs. En tant que président du NASAC, j’ai eu l’honneur de présider cet événement, qui a mis en lumière l’influence significative du Professeur ABIOLA sur la science et la société au Bénin et dans tout le continent.
Dans mon récent discours lors de la réunion de l’IHRN à Oslo, j’ai souligné le lien essentiel entre le financement, la liberté académique et le libre accès, rappelant à mes collègues que la liberté scientifique n’est pas un privilège mais une nécessité. J’ai insisté sur l’appel du NASAC en faveur d’une science ouverte, transparente, inclusive et équitable à l’échelle mondiale.
Alors que nous nous préparons pour la réunion annuelle 2025 des académies africaines des sciences (AMASA 2025) à Rabat, au Maroc, j’exhorte toutes les académies à rester actives au sein de leurs académies, visibles dans leurs communautés et engagées sur les plateformes régionales et mondiales. Ensemble, nous pouvons amplifier la voix collective de la science et veiller à ce qu’elle contribue de manière significative au développement durable et au progrès mondial.
Cordialement,
Professeur Mahouton Norbert Hounkonnou
Président, NASAC
Préserver la liberté académique et promouvoir la science ouverte
Le 10 septembre 2025, lors de la réunion du Réseau international des académies et sociétés savantes pour les droits de l’homme (IHRN) à Oslo, le président du NASAC, le professeur Mahouton Norbert Hounkonnou, a prononcé un discours soulignant le lien indissociable entre le financement, la liberté académique et le libre accès.
Il a rappelé aux participants que la liberté scientifique n’est pas un privilège, mais une nécessité, la pierre angulaire de sociétés justes et progressistes. Le professeur Hounkonnou a mis en garde contre le risque que les contraintes financières et les inégalités dans les modèles de publication ne compromettent l’indépendance scientifique, en particulier dans les pays du Sud.
Réaffirmant la déclaration du NASAC de 2024 sur la science ouverte, il a souligné que l’ouverture doit être inclusive, équitable et équilibrée par des considérations éthiques et juridiques. Il a insisté sur le fait que la science ouverte ne doit pas seulement démocratiser l’accès aux résultats, mais aussi élargir la participation, en impliquant les jeunes chercheurs, les institutions disposant de peu de ressources et les systèmes de connaissances autochtones aux côtés des leaders mondiaux de la recherche.
Son message était clair : la sauvegarde de la liberté académique et la promotion de la science ouverte sont essentielles pour bâtir une communauté de recherche dynamique, connectée à l’échelle mondiale et réactive au niveau local, capable de stimuler le développement durable.
NASAC – Webinaire trimestriel des NYAs
Le webinaire trimestriel NASAC-NYAs, qui s’est tenu le 14 août 2025, a réuni les jeunes académies nationales afin de discuter des questions urgentes qui touchent les jeunes scientifiques.
En ouvrant la session, le président du NASAC, le professeur Honnokonou, a souligné le rôle essentiel des jeunes chercheurs dans la promotion du programme d’innovation de l’Afrique et a exhorté les NYAs à demander leur adhésion en tant que membres associés du NASAC afin de renforcer la collaboration.
L’un des moments forts a été la déclaration conjointe du NASAC et des NYAs sur les chercheurs émergents africains en situation de risque, qui a mis en garde contre la perte annuelle de 70 000 chercheurs sur le continent et l’incapacité à atteindre l’objectif de l’Union africaine d’investir 1 % du PIB dans la recherche et le développement. Les réformes proposées comprenaient la création de fondations scientifiques nationales, le financement des académies scientifiques, la promotion des partenariats public-privé et l’élargissement des possibilités de post-doctorat.
La directrice exécutive du NASAC, le Dr Jackie Kado, a présenté le processus de candidature à l’adhésion en tant que membre associé, en précisant les conditions d’éligibilité, les documents requis et la flexibilité accordée aux académies confrontées à des défis structurels. Les candidatures doivent être soumises avant le 15 octobre 2025.
Le professeur Nkanga, cofondateur de la Jeune Académie des sciences de la RDC, a également présenté les résultats d’une enquête menée par la « Global Young Academy » sur l’équité et l’inclusion dans les pratiques d’adhésion. Les participants ont convenu de suivre les demandes d’adhésion en tant que membre associé et de faire rapport lors du webinaire d’octobre.
Dans son discours de clôture, le professeur Honnokonou a remercié les participants pour leur engagement et a réitéré l’importance de renforcer la voix collective des académies scientifiques africaines. Le prochain webinaire NASAC-NYA aura lieu le 17 octobre 2025.
Publication du NASAC sur le changement climatique et la santé : impact et perspectives par le Dr Deoraj Caussy
En tant que consortium regroupant 32 académies scientifiques africaines, le NASAC occupe une position centrale pour influencer et guider ses membres en Afrique et la communauté scientifique mondiale. À ce titre, le NASAC a mené une action globale sur la question climatique en Afrique et publié un document complet sur la protection de la santé humaine contre le changement climatique en Afrique. Ce travail témoigne de l’intérêt constant et engagé du NASAC, qui a évolué depuis ses premiers travaux sur le changement climatique, l’adaptation et la résilience en Afrique, et sert de plateforme pour de futurs projets tels que Green Hydrogen.
Le Dr Deoraj Caussy , l’un des membres actifs du groupe de travail sur le changement climatique et la santé, souligne que la publication du NASAC sur le climat et la santé a eu des répercussions considérables. Cette publication a été diffusée dans différents forums, notamment la COP24, l’Union européenne, le Forum scientifique sud-africain 2023 (SFSA 2023), l’AMASA 2023 et 2024, et a finalement été citée dans des revues scientifiques à comité de lecture, notamment PLOS, Global Policy et Lancet (sous presse). Cela a également incité d’autres académies, telles que l’Académie sud-africaine des sciences, ASSAf et l’Académie des sciences médicales, à se lancer dans des projets similaires, augmentant ainsi le nombre de scientifiques formés au changement climatique et à la santé.
Zimbabwe Academy of Sciences (ZAS)
Professeur A.G.O. Mutambara, champion de la recherche en intelligence artificielle
Le professeur A.G.O. Mutambara, membre de l’Académie des sciences du Zimbabwe, a placé la recherche africaine au premier plan du débat mondial sur l’intelligence artificielle (IA) grâce à deux publications marquantes. Son premier ouvrage, intitulé « Artificial Intelligence », a été classé parmi les 10 titres incontournables à lire dans le monde, tandis que son deuxième ouvrage explore comment l’IA peut être mise à profit pour accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
Sudanese National Academy of Sciences (SNAS)
Le professeur Mohamed Hassan, président fondateur du Réseau des académies africaines des Sciences (NASAC), a été élu membre de la Royal Society (FRS). Cette prestigieuse distinction témoigne de ses contributions exceptionnelles à la science et à la politique scientifique mondiale
Kenya National Academy of Sciences (KNAS)
La Kenya National Academy of Sciences (KNAS) lance une initiative destinée aux jeunes chercheurs en début de carrière pour mettre en relation des étudiants brillants du Kenya et du Rwanda. Ce programme servira de plateforme de recherche collaborative, permettant à de jeunes chercheurs de travailler ensemble sur des défis scientifiques urgents tout en bénéficiant du mentorat de membres seniors de l’académie. En mettant en relation des chercheurs émergents en Afrique et à l’échelle internationale, la KNAS vise à constituer un solide vivier de futurs leaders scientifiques. Les candidatures pour la promotion 2025 sont ouvertes.
Nigeria Academy of Science (NAS)
La Nigeria Academy of Science (NAS) anime le dialogue national sur les questions scientifiques et politiques cruciales. Elle a constitué un comité d’étude chargé d’examiner l’utilisation thérapeutique de l’huile de cannabis au Nigéria. Ce comité examinera les données mondiales, les cadres réglementaires et les risques potentiels, dans le but de formuler des recommandations fondées sur des preuves pour orienter la politique nationale.
7e conférence scientifique annuelle
La NAS organisera sa 7e conférence scientifique annuelle les 27 et 28 janvier 2026 à Abuja, sur le thème « De la recherche au marché : création d’économies fondées sur la connaissance ». Les sous-thèmes sont les suivants :
- Solutions pour la sécurité alimentaire
- Systèmes énergétiques durables
- Innovations biomédicales
- Matériaux intelligents
- Technologies numériques émergentes
- Technologies vertes
Renforcement des capacités pour les économies fondées sur la connaissance La date limite pour soumettre les résumés est fixée au 26 septembre 2025.
Académie congolaise des sciences (ACCOS)
L’Académie congolaise des sciences (ACCOS) a organisé en juillet 2025 un webinaire médical consacré aux progrès réalisés dans la lutte contre le cancer en République démocratique du Congo. Au cours de la même période, le professeur Jean-Jacques Muyembe a été réélu président de l’ACCOS pour un nouveau mandat de trois ans. Il a également reçu un doctorat honorifique de l’université de la Sorbonne et a été décoré de la Croix de chevalier de la Légion d’honneur à l’ambassade de France à Kinshasa, au nom du président français
Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Bénin (ANSALB)
Hommage à un éminent membre de l’Académie, l’Académicien Professeur François Adébayo ABIOLA
Professeur titulaire CAMES, Ancien Directeur de l’Ecole inter états des sciences et médecine vétérinaires de Dakar, Ancien Député à l’Assemblée nationale, Ancien Ministre, et Ministre d’Etat, Ancien Vice Premier Ministre, Membre titulaire fondateur de l’Académie nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin
L’évènement eut lieu à Sakété sa ville natale les 1er, 2 et 3 août 2025 en deux phases :
Le 1er août 2025 : dans le cadre des manifestations commémoratives des soixante-cinq ans d’indépendance du pays, une rue de Sakété au Bénin fut baptisée Rue François Adébayo ABIOLA.
Les 2 et 3 août 2025 :
A l’initiative du Groupe Eveil Citoyen (GEC), un Colloque Scientifique international qui a réuni, en présentiel et en ligne des chercheurs, des universitaires, des acteurs politiques et des membres de la société civile de plusieurs pays africains autour d’une réflexion collective sur le thème : Formation, héritage et modélisation : la qualité de l’homme pour mieux servir la société.
Le colloque, parrainé par l’Académicien Mahouton Norbert HOUNKONNOU, Président du NASAC, a connu la participation de nombreux membres de l’ANSALB.
Le Réseau des Académies africaines des Sciences (NASAC) a été créé le 13 décembre 2001 à Nairobi, au Kenya, et est actuellement le réseau affilié de l’InterAcademy Partnership (IAP) en Afrique.
Le NASAC est un réseau d’académies des sciences d’Afrique créees sur la base du mérite, qui aspire à faire entendre la « voix de la science » aux décideurs politiques et aux responsables de l’élaboration des politiques à l’intérieur et à l’extérieur du continent. Le NASAC se consacre au renforcement des capacités des académies nationales des sciences existantes et se fait le champion de la cause de la création de nouvelles académies là où il n’en existe pas.
En janvier 2023, le NASAC se composait des trente (30) membres suivants :
- African Academy of Sciences (AAS)
- Algerian Academy of Science and Technology (AAST)
- National Academy of Sciences, Arts and Letters of Benin (ANSALB)
- Botswana Academy of Sciences (BAS)
- The National Academy of Sciences, Arts and Letters of Burkina Faso (ANSB)
- Burundi Academy of Sciences and Technology (BAST)
- Cameroon Academy of Sciences (CAS)
- National Academy of Sciences and Technologies of Congo (ANSTC)
- Congolese Academy of Sciences (ACCOS) Democratic Republic of the Congo
- Academy of Sciences, Arts, Cultures of Africa and African Diasporas (ASCAD), Cote d’Ivoire
- Academy of Scientific Research and Technology (ASRT), Egypt – Provisional Member
- Kingdom of Eswatini Academy of Sciences (KEAS) – Provisional Member
- Académie des Sciences du Mali (ASM)
- Académie des Sciences du Guinée (ASG)
- Ethiopian Academy of Science (EAS)
- Ghana Academy of Arts and Sciences (GAAS)
- Kenya National Academy of Sciences (KNAS)
- Madagascar’s National Academy of Arts Letters and Sciences
- Mauritius Academy of Science and Technology (MAST)
- Hassan II Academy of Science and Technology in Morocco
- Academy of Sciences of Mozambique (ASM)
- Nigerian Academy of Science (NAS)
- Rwanda Academy of Sciences (RAS)
- Academy of Sciences and Techniques of Senegal (ANSTS)
- Academy of Science of South Africa (ASSAf)
- Sudanese National Academy of Science (SNAS)
- Tanzania Academy of Sciences (TAS)
- National Academy of Sciences, Arts and Letters of Togo (ANSALT)
- Tunisia Academy of Sciences Arts and Letters
- Uganda National Academy of Sciences (UNAS)
- Zambia Academy of Sciences (ZaAS)
